Il y a quelques mois, les médias calédoniens ont relayé les appels au secours de la Société protectrice des animaux de Nouvelle-Calédonie (SPANC) confrontée à un manque cruel de moyens, ne permettant pas d’assurer des conditions de vies decentes à leurs pensionnaires.
Nous avons porté notre objectif à quelques centaines de mètres de la SPANC, dans le squat du même nom – appelé aussi squat du débarcadère – pour constater les conditions dans lesquelles y vivent nos concitoyens.
Route défoncée, subergée d’eau par temps de pluie.
Enfants arrivant boueux devant l’arrêt de bus pour le ramassage scolaire.
Absence d’eau potable, contrairement à la plupart des squats voisins.
C’est au robinet -extérieur – situé sur la clôture de la station d’épuration de la commune que s’approvisionnent les squatters, après plus d’un kilomètres à pied ou en voiture.
Sinon c’est la récupération de l’eau de pluie.
Pas d’organisation communautaire structurée, de responsable identifié, permettant de gérer en commun les problèmes de ce squat, le paiement d’une facture d’eau, la collecte des déchets.
Mangrove qui est à la fois garde manger et poubelle.
Habitat insalubre.
Nous avons été accueilli par Georges Lozach, le plus ancien résident de ce squat qui rassemble une vingtaine de familles. Il est installé ici depuis près de 35 ans avec sa mère de 91 ans, sa femme, son frère, ses fils. Il indique avoir refusé toutes les offres de relogement du centre d’action social de la commune (CCAS), car il lui était refusé la possibilité d’être logé avec sa mère, qui ne supporterait pas d’être placée dans une maison de retraite.
Entre 2000 et 2400 personnes, habitants permanents ou personnes hébergées, vivent dans un habitat précaire insalubre à Dumbéa, soit près de 10% de la population de la commune. Presque 8000 personnes sont concernées dans le Grand Nouméa(1). 100 familles nouvelles arriveraient chaque année dans les squats de l’agglomération(2).
Patrick de Viviès
(1)D’après le rapport TNS de 2008.
(2) D’après le rapport des journées de l’habitat 2007.
A lire également Une ville de plus en plus inégalitaire, un article des Nouvelles Calédoniennes du 26/02/09