Les dés sont jetés. Le chantier de Dumbéa-sur-mer est bien engagé. Et quel chantier ! En dix ans, ce sont plus de 6000 logements qui vont sortir de terre, dont 3000 logements sociaux en locatif ou accession à la propriété.
C’est donc une ville nouvelle de près de 25 000 habitants qui se construit sous nos yeux sur 500 hectares. La création des zones d’aménagement concerté (ZAC) de Dumbéa-sur-mer et de Panda devraient permettre en théorie de faire financer les équipements publics par les promoteurs (un collège, six groupes scolaires, deux stations d’épuration, 47 kilomètres de routes, 200 kilomètres d’adductions en eau potable …).
Un héritage du passé lourd à porter
C’est une grande nouveauté par rapport aux grands chantiers de la décennie précédente qui a laissé à la municipalité la charge de financer et de construire les équipements publics nécessaires à l’accueil des populations nouvelles. Deux lotissements (Jacarandas 2, FSH, et les Collines d’Auteuil, SIC) totalisent ainsi plus d’un millier de logements sur les près de 1500 qui sont sortis de terre récemment.
Ils sont désormais habités ou sur le point de l’être, sans que les infrastructures, notamment scolaires et routières aient suivies en proportion. Cela place la commune dans l’obligation de réaliser un volume important d’investissements alors même que les caisses sont vides et que l’endettement par habitant de la commune, hérité de l’ancienne mandature, est parmi les plus élevés des communes calédoniennes.
L’essentiel des recettes de la commune provient d’une quote-part des impôts prélevés par la Nouvelle-Calédonie et de dotations de l’Etat calculées notamment en proportion de la population communale. Pour une commune comme Dumbéa qui subit un très fort accroissement démographique -parmi les plus forts de Nouvelle-Calédonie- il y a le plus souvent un décalage colossal entre la population « légale » qui sert de base aux dotations, et la population réelle à servir, et la population future dont on accompagne l’installation. D’où l’intérêt du recensement en cours qui permet de « remettre les pendules à l’heure » et de doter la municipalité de moyens un peu plus en rapport avec les besoins des populations à servir. La commune en a leplus grand besoin à l’heure ou elle recontre de sérieuses difficultés financières.
Le chantier de Dumbéa-sur-mer et de la ZAC Panda ne sont pas les seules opérations d’habitat d’importance à Dumbéa. Près de 1500 logements sont en construction dans le centre et sur les collines de Koutio, avec une proportion importante de logements sociaux.
On a bien du mal à croire que toutes ces opérations compte tenu de leur envergure seront neutres pour le budget de la commune.
La population de Dumbéa est passée de 284 habitants en 1956 à 18 602 habitants en 2004. Ces chantiers devraient faire doubler la population de la commune au cours de la prochaine décennie. Ne vont-ils pas absorber une part croissante des moyens communaux ?
Dans la période actuelle de vaches maigres, les recettes fiscales stagnent et les concours de l’Etat sont de plus en plus difficile à mobiliser. L’Etat commence déjà à évoquer une année blanche pour 2011, avant la prochaine génération de contrats d’agglomération. Les crédits, c’est comme la confiture sur la tartine. Quand on en a plus beaucoup, on l’étale !
Aussi, nombreux sont ceux se demandent si tout cela ne se fera pas au détriment de l’entretien et de l’équipement des quartiers existants et du service aux populations déjà installées …Et vous, qu’en pensez-vous ?