barrageUne étude(1) réalisée en 2004 par l’Institut européen pour le conseil en environnement pour le compte de la Province sud dans le cadre du projet de parc soutenu par l’association Dumbéa Rivière Vivante souligne les risques de rupture du grand barrage sur la Dumbéa en cas de crue exceptionnelle.

Lors de sa construction en 1954, le barrage a été conçu pour résister aux plus fortes crues que l’on pensait possible à l’époque (soit une crue-projet de 730 m3/s, augmentée à 1090 m3/s en 1965). Le barrage a été rehaussé de 3 m en 1972 à la fois pour augmenter la capacité de la retenue, mais aussi pour améliorer la stabilité de l’ouvrage. La crue à laquelle le barrage pouvait résister avait été révisée à cette occasion à 1400 m3/s par des travaux de consolidation.

Les données hydrologiques et la connaissance des crues étant récentes sur la Dumbéa, la succession d’évènements climatiques à conduit à réévaluer la crue centennale (crue pouvant survenir tous les cent ans en moyenne) à 3000 m3/s en 1993 puis à la ramener à 1580 m3/s en 1995 suite à une étude plus approfondie.
L’expertise réalisée par Coyne et Bellier en 1993 envisage des crues exceptionnelles de 3 à 4000 m3/s. Il est dit que « dans ce cas, le mur en aile rive gauche et la culée rive droite seraient débordés, ce qui aggraverait brutalement des conditions de stabilité déjà problématiques. Ce qui conduit les missionnaires de l’Institut européen pour le conseil en environnement à considérer que « Le risque d’érosion de l’ouvrage en cas de crue exceptionnelle est réel »

Le risque de rupture est réel

L’étude mentionne ainsi qu’ : « un débit de 2300 m3/s peut juste passer (barrage à la limite d’être submergé à ses extrémités). Nous n’avons  as  u d’informations sur la durée de la poussée que la voûte peut supporter en cas de crue exceptionnelle. En fait, si le barrage était submergé, l’érosion se produirait  ur les fondations de l’ouvrage. L’altération de ces fondations serait dépendante de la durée de submersion. La ville de Nouméa envisage une baisse éventuelle du seuil déversant de l’ouvrage.  Compte tenu d’une part des difficultés à établir les débits des crues exceptionnelles sans historique portant sur un grand laps de temps et d’autre part des modifications climatiques qui se font de plus en plus sentir, il semble sage d’envisager l’occurrence d’évènements climatiques graves pouvant conduire à l’altération de l’ouvrage. Cet aléa reste d’occurrence faible mais sa puissance destructrice nous le font classer comme fort. »

En clair, l’étude indique que s’il est peu probable que le barrage se rompt, le risque existe bel et bien et les conséquences d’une rupture seraient graves. La ville de Nouméa, propriétaire du barrage, ainsi que la Calédonienne des Eaux, concessionnaire de l’ouvrage sont parfaitement au courant de la situation. Officieusement, il nous est dit qu’une solution est sur le point d’être mise en œuvre. Il faut donc remercier le ciel qu’aune crue majeure ne soit intervenue depuis que cette donnée est connue et espérer qu’aucune ne survienne à court terme.

 (1)Etude de faisabilité pour la création d’une aire protégée dans la Haute-Dumbéa
ECO-Conseil – Institut européen pour le conseil en environnement 
PROVINCE SUD DE NOUVELLE-CALEDONIE