AUTEUR : LYSIS SONG

facture-eau-okVous avez certainement reçu en même temps que l’une de vos factures trimestrielles d’eau, cette feuille intitulée : « L’aqueduc du Grand Nouméa bien plus qu’un simple grand tuyau »… feuille dans laquelle on vous affirme que « l’aqueduc du Grand Nouméa vous garantit une eau de très bonne qualité, pour un coût 50 % inférieur à ceux pratiqués en moyenne dans les pays européens « 

Danemark : 5,90 euros/m3, soit 710 xpf

Métropole : 3 euros/m3, soit 360 xpf

Moyenne européenne : 3,30 euros/m3, soit 400 xpf

Grand Nouméa : 1,5 euros/m3, soit 180 xpf »

 Ce que ne précise pas la S.A.D.E.T, c’est qu’il est prévu une redevance d’abonnement donnant droit à la fourniture d’un volume forfaitaire de 40 m3 (tranche 1) pour les usagers de Dumbéa. Autrement dit, un abonné de Dumbéa qui ne consomme qu’un seul m3 d’eau paiera quand même pour 40 m3. Donc, si vous n’avez consommé qu’un seul m3 d’eau, vous paierez :

Water falling from a tap Forfait de 40 m3 : 1 522,40 F

 Participation au financement du Grand Tuyau : 38,23 F pour le m 3 consommé

 Surprix communal : 25 F pour le m3 consommé

 Assainissement : 111,04 F pour le m3 consommé (uniquement pour certains  abonnés de notre commune)

 Total : 1696,67 F pour un seul m3 consommé.

Nous sommes donc bien au-dessus du coût pratiqué en moyenne dans les pays européens (2 fois plus cher qu’au Danemark, 4 fois plus cher qu’en Métropole). Sachez que la Calédonienne des Eaux a déjà facturé ce forfait de 40 m3 pour une consommation de  0 m3. Il a fallu moult discussions pour, enfin, obtenir l’annulation de cette facture trimestrielle pour le moins scandaleuse. Vous voyez qu’il n’y a pas de petit profit. Consommateurs, réagissez ! Rejoignez-nous pour demander la suppression de ce forfait de 40 m3 ! 

 Le responsable du dossier « S.eau.S, Bassin de KOE » Lysis SONG

Association des riverains de Koé

dba_07_800L’association des riverains de Koé tiendra son assemblée générale le jeudi 16 juillet à 18 h au faré situé sur le terrain de l’ancien Buffalo Ranch, entre la future maison de retraite de Koé et les anciennes écuries (sur la grande ligne droite de la route du barrage de Dumbéa après le Rhumerie et le petit pont).

 C’est la question du prix de l’eau qui a rassemblé les riverains de Koé à deux reprises au cours du mois de mars et d’avril 2009, à l’invitation de Lysis Song. Afin d’agir efficacement, les riverains avaient considéré qu’il serait utile de se réunir en association. Aux cours des discussions sur la définition de l’objet de l’association à créer, il avait été décidé d’opter pour un objet large, qui ne se limiterait pas à la question de l’eau qui nous avait réunis initialement. Il ne fallait pas, en effet, enfermer le champ d’action futur de l’association qui pourrait avoir à traiter d’autres problèmes, comme ceux liés à la circulation automobile et à l’état des routes, à la distribution postales, aux nuisances sonores…mais également avoir vocation à mieux connaître ses voisins et partager des moments festifs.

L’objet finalement proposé fut la reconnaissance et le respect des droits ainsi que la défense des intérêts des riverains de Koé et plus généralement des habitants de la vallée de la Dumbéa. La question du périmètre d’intervention de l’association a également été l’objet de discussions, et il a finalement été envisagé de centrer notre action sur le secteur de Koé sans pour autant exclure d’autres habitants de la vallée qui souhaiteraient nous rejoindre. L’extension de l’action associative s’opérerait donc prioritairement dans le cadre d’un rapprochement avec les associations déjà existantes (Dumbéa rivière vivante, Association de la Pointe à la luzerne, de la pointe à la Dorade, de Katiramona, etc)

 Comme nous étions en pleine période électorale au moment de cette constitution, il a été proposé de reporter après les élections la formalisation de la création de l’association  pour éviter toute interférence dans cette démarche associative apolitique.

P1020375L’assemblée générale du 16 juillet a donc pour objet l’adoption des statuts de l’association, l’élection du conseil d’administration et du bureau. Un projet de statuts a été rédigé et adressé aux participants pour servir de bases aux discussions. Ceux d’entre vous qui sont intéressées par la démarche, ou qui souhaitent prendre des responsabilités au sein des instances de l’association, sont bienvenus. Il est à priori envisagé de structurer l’association par thèmes autour de responsables thématiques. Pour tout renseignement complémentaire, merci de contacter Lysis Song au 92 09 48.

small_DBEA-RIV-VIVANTE1NBProblème de qualité de l’eau potable, de prix de l’eau, de préservation de la rivière Dumbéa, des prélèvements sur la rivière, d’alimentation en eau potable depuis le barrage sur la Dumbéa ou la rivière Tontouta par le Grand Tuyau… Bien des sujets évoqués dans ce blog concernent l’eau, sa gestion, son usage et sa préservation. Ils sont une invitation à la gestion raisonnée de cette ressource précieuse.

Pour construire une politique de l’eau à l’échelle de la commune qui considère les demandes des associations œuvrant pour la protection de la rivière, les attentes des usagers réunis en associations de riverains ou en association de consommateurs, il existe un approche participative qui a déjà fait ses preuves en dehors du territoire, mais également en Nouvelle-Calédonie : le conseil de l’eau ou le comité de bassin.

Le conseil de l’eau est une structure qui rassemble l’ensemble des acteurs concernés par l’eau à l’échelle du bassin versant d’un  cours d’eau pour proposer un schéma de gestion durable de cette ressource.

La création d’un conseil de l’eau à Dumbéa est une proposition de l’association Dumbéa Rivière Vivante énoncée à l’occasion de son assemblée générale du 3 août 2008. L’association, dont le champ d’action était limité précédemment à la haute Dumbéa, marquait par cette proposition la nécessité d’avoir une vision globale à l’échelle de l’ensemble du bassin versant, depuis la source jusqu’à l’embouchure.

bénévoles-Dumbéa-chez-Bob_JElle trouva un prolongement par la suite dans le rapprochement opéré avec l’association de la pointe à la luzerne et dans l’organisation d’actions conjointes, puis plus récemment, dans le cadre du rapprochement avec l’association de la pointe à la dorade. Elle se poursuit ensuite par la création de l’association des riverains de Koé qui travaille notamment sur les questions liées à l’alimentation en eau potable de la vallée.

Hubert Géraux, coordinateur du WWF, qui est un partenaire majeur de Dumbéa Rivière Vivante depuis plus de huit ans à présent, a souligné l’intérêt que nous aurions à bénéficier de l’expérience de ceux qui contribué à créer une structure analogue à La Foa, rejoint en cela par Guy Forhinger, d’Action Biosphère, ardent défenseur de la démarche.

Le bassin versant de la Dumbéa comprend, outre les deux branches de la rivière Dumbéa (nord et est), La Couvelée, la Nondoué, le Carigou et la Ouanéoué qui prend sa source aux Monts Koghis.

Les échanges avec la commune sur la Création d’un conseil de l’eau ont été plutôt fructueux, Armelle Monneret, élue en charge de l’environnement, ayant marqué dès l’origine son intérêt pour la démarche. La commune prendra-t-elle l’initiative de rassembler les potentiels acteurs d’un futur conseil ?

Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Croyez-vous qu’un Conseil de l’eau puisse favoriser une meilleure gestion de l’eau ou au contraire qu’il s’agit là d’une nouvelle « usine à gaz » gourmande en temps et en moyens ?

small_DBEA-GRAND-TUYAU-nbEn mars 2008, la Chambre territoriale des comptes avait sorti un rapport accablant sur le Grand Tuyau et la manière dont son coût est répercuté sur la facture des usagers. Les Nouvelles-Calédoniennes du 6 juin 2008, dans un article intitulé  « Le Grand Tuyau pompe les usagers » indiquaient que « Les magistrats démontrent que le contrat avec le groupe Suez a été signé sur le dos des usagers, qui paient deux fois leur eau. »

La question du prix payé par l’usager pour être alimenté en eau potable a trouvé sur le terroir de la vallée de Dumbéa, et plus précisément le long de la plaine de Koé, un nouveau rebondissement. Les habitants du quartier ont constaté qu’il leur était facturé sous l’intitulé « investissement AEP» la redevance d’abonnement sur le Grand Tuyau. Or, comme l’indique Lysis Song, en charge du dossier de l’eau au sein de l’association des Riverains de Koé, nous ne sommes raccordés au Grand Tuyau que depuis le 14 janvier 2006.

Une redevance prélevée sans contrepartie

Contrairement à un impôt, une redevance est une « somme demandée à des usagers en vue de couvrir les charges d’un service public déterminé ou les frais d’établissement et d’entretien d’un ouvrage public qui trouve sa contrepartie directe dans les prestations fournies par le service ou dans l’utilisation de l’ouvrage ». En clair, la collectivité n’est pas fondée à prélever une redevance s’il n’y a pas en contrepartie un service rendu.

Pour cette raison, les riverains de Koé envisagent de demander à la commune le remboursement des sommes indument perçues entre 2001 et 2006.

Pour la période postérieure à 2006, la question est plus complexe. Tout d’abord, le rapport de la Chambre territoriale des comptes a souligné que, depuis la révision du mode de rémunération du concessionnaire de 2005, le coût du déficit d’exploitation antérieur à cette date a été répercuté sur la redevance. On peut se demander légitiment si la commune était fondée à répercuter sur des usagers des déficits d’exploitation correspondant à des périodes pendant lesquels ils n’étaient pas raccordés. 

De surcroit, les membres de l’association reçus par le directeur administratif de la Calédonienne des Eaux le 28 avril 2009 n’ont pas été éclairés par les explications données sur le fait de savoir si de l’eau du Grand Tuyau coule effectivement à ce jour à leur robinet. « Nous avons eu confirmation du fait que de l’eau du Grand Tuyau était injectée dans le réseau au niveau de Nakutakoin. Mais aucun fait prouvant que cette eau remontait le tuyau pour aller vers Koé ne nous a été apportée » indiquait l’un des participant à cette réunion. « On a tout de même un peu de mal à comprendre comment elle pourrait progresser dans cette conduite dans laquelle descend l’eau en provenance du barrage sur la Dumbéa en direction de Nouméa.».

Il faudrait un compteur capable de démontrer la réalité des flux.

En eau trouble

En conclusion, les Riverains de Koé attendent toujours la preuve qu’il y ait bien une contrepartie à la redevance prélevée, en terme de service public rendu. « L’eau du robinet est toujours d’une qualité médiocre, trouble voire parfois boueuse par temps de forte pluie. On ne comprend pas pourquoi on paye l’eau chère du Grand Tuyau pour ne recevoir que l’eau turbide du barrage. »

« Nous ne sommes pas opposé au Grand Tuyau, ni au paiement de son coût, nous voulons juste pouvoir voir et boire la couleur limpide de son eau. »

L’association souhaitait que la commune organise une réunion avec la Calédonienne des Eaux pour que des réponses moins troubles que l’eau soient apportées aux questions posées, au moment ou se négocie l’avenant n°3 au traité de concession en les quatre communes de l’agglomération et le groupe Suez.